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Le Nouveau CNA Rapport annuel 2018–2019

La saison 2018–2019 de l’Orchestre du CNA a été marquée par des spectacles grandioses, des artistes invités exceptionnels et une tournée internationale qui a fait une place sans précédent aux compositeurs canadiens pour les 50 ans du CNA.

Alexander Shelley et l’Orchestre ont lancé la saison en grand en interprétant les neuf symphonies de Beethoven lors d’un festival consacré au compositeur. Le public a ainsi pu profiter pleinement de l’acoustique grandement améliorée de la Salle Southam, équipée d’une nouvelle conque d’orchestre. Le festival comprenait aussi un éventail d’activités originales, dont deux « pianothons » de 32 sonates de Beethoven à la Place Peter A. Herrndorf, ou encore la soirée Bières, Basse et Beethoven sur la Terrasse en bois, qui mariait les bières de Collective Arts Brewing et les remix du DJ Matt Tamblyn à la musique de Beethoven.

En novembre, à l’invitation du CNA, l’Orchestre national des jeunes d’Allemagne (BJO) a participé au concert soulignant les cent ans de l’Armistice. Cet ensemble remarquable s’est joint à l’Orchestre du CNA pour interpréter le War Requiem, œuvre séminale de Benjamin Britten. Conformément à l’intention originale de Britten à la création de l’œuvre en 1962, des nations rivales de la Grande Guerre étaient représentées parmi les musiciens et les solistes, dont la soprano russe Albina Shagimuratova, le ténor canadien Isaiah Bell et le baryton canadien James Westman. Après la cérémonie du jour du Souvenir au Monument commémoratif de guerre, Alexander Shelley a dirigé le BJO, l’Orchestre national des jeunes du Canada, OrKidstra et un chœur de jeunes lors d’un concert gratuit pour la première mondiale du cycle de chansons Le monde se souvient, co-commandé par l’acteur R.H. Thomson.

Toujours en novembre, le chef d’orchestre émérite Pinchas Zukerman et l’ex-violoncelle solo Amanda Forsyth ont fait un retour à la Salle Southam. Les 14 et 15 novembre, sous la direction de la chef d’orchestre invitée Elim Chan, Forsyth a interprété en première mondiale le concerto pour violoncelle du Canadien Marjan Mozetich, commande du CNA généreusement financée par Charles Richard Harington. La semaine suivante, le maestro Zukerman dirigeait les Variations Enigma d’Elgar et se produisait à l’alto aux côtés de la violoniste Viviane Hagner dans la Sinfonia concertante de Mozart.

En janvier, l’Orchestre a accueilli un autre de ses anciens directeurs musicaux. Le vénéré spécialiste du baroque Trevor Pinnock a dirigé une vibrante interprétation de La Passion selon saint Matthieu de Bach lors d’un concert réunissant les Cantata Singers d’Ottawa, le Capital Chamber Choir, la soprano Lydia Teuscher, la mezzo-soprano Allyson McHardy, les ténors Andrew Haji et Mauro Peter, et le baryton Philippe Sly. Les 7 et 8 février, le Quatrième concerto pour piano de Beethoven a résonné dans toute sa splendeur grâce au premier chef invité John Storgårds et au renommé pianiste Yefim Bronfman. Le concert, qui s’ouvrait sur Trisagion du compositeur estonien Arvo Pärt, s’est conclu par la Symphonie no 5 de Vaughan Williams, que l’Orchestre n’avait pas jouée depuis 1972.

Les musiciens de l’Orchestre du CNA figurent parmi les meilleurs au monde. Les 13 et 14 février, le couple formé du violon solo Yosuke Kawasaki et de la violon solo associée Jessica Linnebach a interprété la pièce Cobalt de la Canadienne Jocelyn Morlock. Dirigé par Alexander Shelley, ce programme, qui a aussi été présenté au Roy Thomson Hall de Toronto le 23 février, comprenait le Concerto pour piano no 2 de Chopin interprété par le pianiste français David Fray ainsi que la Symphonie no 1 de Schumann, enregistrée pour un album à paraître chez Analekta (Montréal).

Pour souligner la Journée internationale des femmes le 8 mars, Alexander Shelley et l’Orchestre du CNA ont présenté Qiksaaktuq, pièce créée et interprétée par Tanya Tagaq en hommage aux femmes et aux filles autochtones assassinées et disparues, ainsi que Réflexions sur la vie, création multidisciplinaire commandée par l’Orchestre du CNA à quatre compositeurs canadiens (Zosha Di Castri, Jocelyn Morlock, Nicole Lizée et John Estacio) et portant sur la vie de quatre grandes Canadiennes (Alice Munro, Roberta Bondar, Rita Joe et Amanda Todd). L’Orchestre et Tagaq se sont aussi produits à Kingston la même semaine. Et les 20 et 21 mars, Bramwell Tovey a dirigé l’Orchestre du CNA et le soliste James Ehnes lors d’un concert consacré à Delius, Sibelius et Tchaïkovsky.

La supervedette de la guitare Miloš Karadaglić s’est jointe à Alexander Shelley et à l’Orchestre les 1er et 2 mai pour la première mondiale du concerto pour guitare The Forest, commandé par le CNA au célèbre compositeur canadien Howard Shore. Le programme, qui comprenait aussi la Symphonie no 1 de Brahms et une ouverture de la compositrice allemande Fanny Mendelssohn Hensel, a été enregistré pour un album à paraître en 2020 chez Analekta.

Du 10 au 26 mai, l’Orchestre du CNA a entrepris une tournée européenne pour souligner le 50e anniversaire du CNA. Financée entièrement par de généreux donateurs de la Fondation du CNA, la tournée comprenait huit concerts présentés à Saffron Walden (R.-U.), Londres (R.-U.), Paris (France), Utrecht (Pays-Bas), Copenhague (Danemark), Stockholm (Suède) et Göteborg (Suède), et plus de 60 activités de rayonnement.

La tournée était axée sur les artistes, la musique et les histoires du Canada. À Londres et Saffron Walden, le pianiste de Calgary Jan Lisiecki a livré une prestation envoûtante du Concerto en sol de Ravel. Le contre-ténor canado-coréen David DQ Lee a pour sa part donné vie à Golden Slumbers Kiss Your Eyes… de la compositrice montréalaise Ana Sokolović, primé aux JUNO en 2019. À Paris, Utrecht et Stockholm, la soprano canadienne Erin Wall a interprété Lonely Child du compositeur québécois Claude Vivier. Enfin, James Ehnes, violoniste lauréat d’un prix GRAMMY, a soulevé les foules à Utrecht, Copenhague et Stockholm avec le Concerto pour violon de Mendelssohn. Le concert de Copenhague a été diffusé en direct à la radio danoise, et plus tard sur les ondes de CBC Music et de la chaîne Ici Musique de Radio-Canada.

Le répertoire comprenait six compositeurs canadiens en tout, du jamais vu pour un orchestre canadien en tournée. La pièce de résistance, Réflexions sur la vie, a reçu un accueil enthousiaste à La Seine Musicale de Paris et à Göteborg.

« Une tournée d’une telle envergure est à l’image du CNA », a dit Christopher Deacon, président et chef de la direction du CNA. « Elle met en valeur les artistes canadiens et leur permet de briller sur la scène internationale. Elle tisse des liens avec les publics d’outre-mer en leur faisant connaître la musique, la culture et les histoires du Canada. »

Le 2 juin, soir de son 50e anniversaire, l’Orchestre a entraîné le public dans un florilège des moments marquants de sa riche histoire lors d’un concert gratuit. Enfin, l’ensemble a eu le grand honneur de participer aux célébrations de la fête du Canada sur la Colline du Parlement, retransmises en direct à l’échelle nationale sur les ondes de CBC/Radio-Canada. L’Orchestre a interprété My Name is Amanda Todd, pièce de Jocelyn Morlock primée aux JUNO, et a joué avec des artistes de renom, dont l’artiste hip-hop K’Naan, l’auteur-compositeur-interprète Karim Ouellet et la chanteuse pop d’origine mohawk Shawnee.

Sous la direction de la productrice générale Cathy Levy, Danse CNA a présenté des artistes extraordinaires des quatre coins du Canada et du monde, et a montré son engagement envers la création canadienne par six coproductions emballantes.

En octobre, au Théâtre Babs Asper, Danse CNA a eu l’honneur d’accueillir et de coproduire la première nord-américaine de XENOS, tour de force du renommé danseur et chorégraphe britannique Akram Khan, qu’on voyait pour la dernière fois sur scène dans une œuvre intégrale. Et au Studio Azrieli, le légendaire danseur et chorégraphe canadien Paul-André Fortier a aussi tiré sa révérence à 70 ans avec Solo 70, coproduction du CNA et chant du cygne de Fortier Danse-Création après 40 glorieuses années. Du 1er au 3 novembre, le Royal Winnipeg Ballet du Canada a présenté Vespers à la Salle Southam. Chorégraphié par James Kudelka, ce ballet intégral mettait en vedette l’illustre ballerine étoile Evelyn Hart dans un rôle créé spécialement pour elle.

Dans la nouvelle année, les festivités du 50e anniversaire du CNA ont été lancées par le Ballet national du Canada, qui a été de toutes les saisons du CNA depuis l’inauguration du centre le 2 juin 1969. Le programme comprenait Paz de la Jolla de Justin Peck, Apollo de George Balanchine et The Dream de sir Frederick Ashton.

Face à Face, coprésenté avec la Série Danse 10 du Centre de danse contemporaine et La Nouvelle Scène Gilles Desjardins du 21 au 23 février, réunissait des œuvres d’artistes autochtones d’ici et d’ailleurs, dont un solo de Jacob Boehme produit par l’ILBIJERRI Theatre Company, un solo de l’artiste d’origine maorie Victoria Hunt et Windigo, nouvelle œuvre de l’artiste oji-crie Lara Kramer, coproduite par Danse CNA.

Deux coproductions de Danse CNA à l’affiche du Théâtre Babs Asper ont reçu l’appui du Fonds national de création, qui investit dans les créations canadiennes d’envergure : Revisor de la compagnie vancouvéroise Kidd Pivot, plus récente création de Crystal Pite et Jonathon Young (28 février–2 mars), et who we are in the dark de Peggy Baker Dance Projects (12-13 avril). Dans Threshold, dernière coproduction de la saison, la troupe de danse sur glace Le Patin Libre a ébloui le public au Minto Skating Centre (10-11 mai).

Quatre autres compagnies canadiennes ont brillé à la Salle Southam en 2018–2019. Le programme mixte de Ballet BC était composé de BEGINNING AFTER de Cayetano Soto, Enemy in the Figure de William Forsythe et To This Day, nouvelle œuvre de la directrice artistique Emily Molnar (23 mars). Les Grands Ballets Canadiens de Montréal ont proposé une nouvelle mouture de Giselle chorégraphiée par le directeur artistique Ivan Cavallari (4-6 avril). Et l’Alberta Ballet a fait salle comble avec Joni Mitchell’s the Fiddle and the Drum, chorégraphié par Jean Grand-Maître (15-16 mai).

Danse CNA présente la crème de la danse des quatre coins du monde. En témoignent cette année Borderline de la compagnie franco-allemande Wang Ramirez (7-8 novembre, Théâtre Babs Asper), la première canadienne de Sutra de la compagnie américaine Alonzo King LINES Ballet (16-17 novembre, Salle Southam), les débuts ottaviens de la Malpaso Dance Company de Cuba dans un programme mixte (18-19 janvier, Théâtre Babs Asper), Bach et Gira des Brésiliens Grupo Corpo (9 février, Salle Southam) et les débuts au Canada de la star du flamenco Farruquito (4 mars, Salle Southam).

Le Théâtre anglais du CNA a été l’hôte de productions remarquables créées et interprétées par des artistes de talent provenant de différentes régions du pays.

Les histoires vraies étaient à l’honneur durant cette saison qui a commencé de belle façon en octobre par Silence: Mabel and Alexander Graham Bell de Trina Davies, une production du Grand Theatre de London (Ont.) mise en scène par Peter Hinton, ex-directeur artistique du Théâtre anglais, et mettant en vedette la comédienne sourde Catherine Joell MacKinnon au Théâtre Babs Asper. Dans la même lignée, l’entrevue de la directrice artistique Jillian Keiley avec Joell MacKinnon dans le cadre du balado Points of View a été captée sur vidéo, sous-titrée et traduite en langue des signes.

La pièce Chasing Champions: The Sam Langford Story de Jacob Sampson, coproduite par le Theatre Workshop et Tableau D’Hôte (Montréal), et mise en scène par Ron Jenkins, raconte l’histoire du boxeur néo-écossais doué, mais peu connu Sam Langford (13-24 novembre, Studio Azrieli). Angélique de Lorena Gale est basée sur la vie de Marie-Joseph Angélique, une esclave de Nouvelle-France exécutée après avoir été accusée d’avoir mis le feu à un quartier de Montréal en 1734 (20-31 mars, Théâtre Babs Asper). Les deux productions ont été très bien reçues.

Du 24 avril au 5 mai au Théâtre Babs Asper, The Pigeon King, fascinante production du Festival Blyth mise en scène par Severn Thompson, s’est penchée sur le magnat de la reproduction d’oiseaux Arlan Galbraith, à l’origine d’une des plus grandes fraudes de l’histoire du Canada. Enfin, Between Breaths de Robert Chafe, une production d’Artistic Fraud of Newfoundland, nous faisait pénétrer dans la vie de Jon Lien, qui a libéré plus de 500 baleines de filets de pêche (7-28 mai, Studio Azrieli). La pièce, mise en scène par Jillian Keiley et assortie d’une trame sonore du groupe terre-neuvien The Once, a ravi les auditoires et la critique.

Pendant les Fêtes, The Hockey Sweater: A Musical, création d’Emil Sher et de Jonathan Munro à partir du récit emblématique de Roch Carrier, en a mis plein les yeux avec sa distribution d’adultes et d’enfants chantant et dansant en patins à roues alignées. Cette production du Centre Segal des arts de la scène (Montréal), mise en scène et chorégraphiée par Donna Feore, a bénéficié d’un investissement du Fonds national de création.

The Wedding Party de Kristen Thomson, joyeuse coproduction du Crow’s Theatre (Toronto) et du Talk is Free Theatre (Barrie) mise en scène par Chris Abraham, a fait rire le public aux larmes du 30 janvier au 9 février au Théâtre Babs Asper. Pour finir la saison en beauté, le Why Not Theatre de Toronto a présenté sa production très applaudie de Prince Hamlet, qui réinvente le classique de Shakespeare dans une adaptation et une mise en scène de Ravi Jain (27 février–9 mars, Studio Azrieli).

Parmi les moments phares de la saison du Théâtre français du CNA, mentionnons, en ouverture de saison, la présentation de Quills de Doug Wright, avec l’incomparable Robert Lepage dans le rôle du marquis de Sade, et le Pinocchio de l’auteur et metteur en scène français Joël Pommerat, figure majeure du théâtre contemporain, comme événement de clôture.

À l’automne, tous ont été envoûtés par Le Tigre bleu de l’Euphrate de Laurent Gaudé, qui avait pour seul interprète l’exceptionnel Emmanuel Schwartz dans une impressionnante mise en scène de Denis Marleau. Et, fidèle au style explosif qu’on lui connaît, Christian Lapointe a une fois de plus épaté et ébranlé le public avec la création de sa pièce Le reste vous le connaissez par le cinéma.

Le Théâtre français était fier de présenter, en primeur, l’ambitieuse trilogie AmericanDream.ca de Claude Guilmain, une production du Théâtre la Tangente de Toronto. À la fois comédie de mœurs et saga historique, cette fresque théâtrale brossait un fascinant portrait d’une famille, dont les branches ont traversé l’Amérique. En amont du spectacle, le Théâtre français a présenté, en première mondiale, le documentaire Sur la corde raide, réalisé par Claude Guilmain et produit par l’Office national du film.

La saison comprenait également le mémorable Ce qu’on attend de moi, imaginé par Gilles Poulin-Denis et Philippe Cyr. À chacune des neuf représentations, un spectateur volontaire devenait acteur et plongeait au cœur d’un dispositif scénique surprenant. Le public, face à un écran géant, devenait témoin d’une performance artistique unique empreinte de poésie et de délicatesse.

Enfin, le volet Enfance/jeunesse a célébré comme jamais la splendeur des imaginaires et la diversité des formes théâtrale, à commencer par Petite Sorcière de Pascal Brullemans, dont Nini Bélanger a créé deux versions pour la scène, chacune s’adressant à un groupe d’âge spécifique. S’en est suivi Mile(s)tones de la Zonzo Compagnie de Belgique, qui a su entraîner les jeunes dans l’univers fascinant de Miles Davis en leur proposant des interactions inusitées et rafraîchissantes. Puis, la saison s’est terminée avec la création du Cheval de bleu, un texte poétique de Marcel Cremer pour lequel Milena Buziak a réuni un duo rare, composé d’une comédienne entendante et d’un comédien sourd. Ce spectacle, ainsi que Dis merci de Joe Jack et John, présenté à l’automne, mettaient en scène des distributions inclusives, permettant au public de cultiver de précieux liens avec les spectateurs sourds et malentendants de la région.

Le Théâtre autochtone du CNA, sous la houlette du directeur artistique Kevin Loring et de la directrice administrative Lori Marchand, était à pied d’œuvre cette année pour se préparer à sa saison inaugurale en 2019–2020.

Une priorité du nouveau département était de se faire connaître de la nation algonquine et du reste du Canada. Kevin Loring a sillonné le pays à la rencontre d’artistes et de producteurs autochtones, et l’équipe du Théâtre autochtone a discuté de ses projets avec son Conseil consultatif algonquin.

Le programme de la saison a été annoncé le 30 avril 2019 à la Place Peter A. Herrndorf. L’heure était à la fête, et des centaines de membres de communautés autochtones et du grand public étaient présents.

« Nous sommes en pleine renaissance autochtone, a dit Kevin Loring. Le travail des dernières décennies dans les arts de la scène autochtones a permis la constitution d’une masse critique d’artistes qui proposent de nouvelles façons de travailler par rapport aux façons traditionnelles de raconter nos histoires; des histoires qui ont le pouvoir de guérir. »

La saison soulignera la beauté, la force et la résilience des femmes autochtones, qui ont écrit et créé neuf des onze spectacles au programme. Des artistes canadiens et étrangers, établis ou émergents, seront en valeur dans ces productions qui feront entendre une dizaine de langues autochtones différentes.

En septembre 2019, le festival Mòshkamo : Le réveil des arts autochtones s’installera partout au CNA avec une programmation inspirée des quatre disciplines du centre. Le festival commencera par The Unnatural and Accidental Women de la grande dramaturge métisse-dénée Marie Clements et Là où le sang se mêle, qui a valu à Kevin Loring un Prix littéraire du Gouverneur général en 2009.

La saison ne manquera pas de moments forts avec les légendaires auteures-compositrices-interprètes Buffy Sainte-Marie et Susan Aglukark; Mînowin des Dancers of Damelahamid, compagnie de danse de la côte ouest; Unikkaaqtuat de la compagnie circassienne autochtone Artcirq (avec Les 7 Doigts de Montréal); Kinalik: These Sharp Tools, avec Evalyn Parry; et le délirant Hot Brown Honey (Australie).

CNA Présente, série entièrement consacrée à la musique d’ici sous la direction de la productrice générale Heather Gibson, a connu une saison éblouissante, marquée par 109 concerts, une nouvelle série avec l’Orchestre du CNA et un nouveau festival de musique du monde.

L’impressionnante brochette d’artistes de la saison comprenait l’auteure-compositrice-interprète Elisapie Isaac; le groupe néo-écossais Port Cities; le chanteur folk d’Ottawa Jeremy Fisher; l’auteur-compositeur-interprète de Montréal Rufus Wainwright; le pianiste primé aux GRAMMY Chilly Gonzales, l’intemporel Blue Rodeo et bien d’autres. La deuxième édition de la série décontractée Vendredis à la Quatrième a une fois de plus attiré un public nombreux avec des étoiles montantes comme Tanika Charles, Laetitia Zonzambé, Mehdi Cayenne et bien d’autres.

CNA Présente a lancé deux nouveautés cette année. La première, Sessions, associe des auteurs-compositeurs-interprètes canadiens à l’Orchestre du CNA. Le 4 octobre, la prestation de l’Ottavienne Lynn Miles a été suivie de « Beautiful Scars » de Tom Wilson, prestation qui reprenait le titre des mémoires à succès du chanteur folk-rock.

« Beaucoup d’artistes aspirent à de nouvelles expériences, telle une occasion de présenter un concert avec un orchestre », explique Heather Gibson, productrice générale de CNA Présente. « Parfois, les artistes arrivent avec leurs propres partitions; à d’autres occasions, nous commandons les arrangements, comme c’était le cas pour Lynn. Le répertoire des artistes en est enrichi, car ils disposent désormais de ces arrangements qui pourront être réutilisés avec d’autres orchestres. »

Du 24 au 26 mai, en collaboration avec Lula Music, l’Arts Centre et Axé WorldFest, CNA Présente a lancé VivaFest, nouveau festival de concerts, d’ateliers et d’activités gratuites réunissant des étoiles canadiennes de la musique latino, brésilienne et du monde, dont Kobo Town, Aline Morales, OKAN et bien d’autres.

Le CNA accueille une vaste gamme de talents dans le cadre de son volet Variétés. Un moment très fort de la saison a été la prestation de la fascinante Andrea Gibson, artiste du spoken word figurant parmi les plus importantes de la communauté queer (15 avril, Studio Azrieli).

De nombreux artistes et spectacles à succès ont fait escale à la Salle Southam pour divertir le public de la région de la capitale nationale, dont la comédie musicale Notre-Dame de Paris, présentée en français à guichets fermés 20 ans après la première québécoise (16-21 octobre); Préfère Novembre de l’humoriste québécois Louis-José Houde (26 janvier); deux spectacles à guichets fermés de Jerry Seinfeld (12 avril); et la comédie musicale canadienne populaire Come From Away présentée par Broadway Across Canada (20 août–8 septembre).

Enfin, le CNA est fier d’avoir offert une programmation régionale exceptionnelle à la Quatrième Salle, dont deux spectacles à guichets fermés du groupe de jazz afro-cubain OKAN et du pianiste ottavien d’origine cubaine Miguel de Armas (13-14 octobre); une soirée de gospel du London Trio+ pour les Fêtes (22 décembre); et un concert des guitaristes latino-classiques Alejandro Vega et Gabriela Iznardo (29 mai).

Le Fonds national de création a investi, à ce jour, 4,8 M$ en fonds privés dans 30 projets d’artistes et d’organisations artistiques de tout le Canada. En 2018–2019, beaucoup de ces projets ont triomphé sur les scènes du Canada et d’ailleurs, et ainsi montré à quel point ces investissements changent la donne pour la création d’œuvres d’envergure.

The Hockey Sweater: A Musical a charmé la critique dès son ouverture le 7 décembre au Théâtre anglais. Grâce au soutien du Fonds, l’équipe de création a pu perfectionner le scénario et la partition de cette production du Centre Segal des arts de la scène, et y ajouter de nouvelles chansons et chorégraphies.

Le 9 janvier, l’Electric Company Theatre de Vancouver a créé The Full Light of Day, production que le Vancouver Sun a qualifiée de « tour de force multimédia d’une grande inventivité ». Deux semaines plus tard, la pièce Counting Sheep de Mark et Marichka Marczyk prenait l’affiche au Festival Vault de Londres (R.-U.), où elle a conquis les cœurs pendant deux mois. Le Fonds a permis aux créateurs de travailler avec le Belarus Free Theatre pour perfectionner la production.

Revisor de Kidd Pivot, plus récente collaboration de la chorégraphe Crystal Pite et de l’écrivain Jonathon Young, a été créé à Vancouver le 20 février et fait l’objet d’une tournée internationale. Le lendemain, who we are in the dark de Peggy Baker prenait l’affiche à Toronto. Pour la première fois, le travail de cette chorégraphe sera présenté en tournée à l’étranger. Le Fonds a changé la donne pour Baker, qui a déclaré : « C’est la première fois que je pouvais travailler à un tel niveau. »

D’autres projets du Fonds ont reçu de prestigieuses invitations à se produire à l’étranger. La nouvelle production des Dancers of Damelahamid, Mînowin, sera présentée au Festival Cervantino au Mexique après sa première au CNA en septembre 2019 dans le cadre de la saison inaugurale du Théâtre autochtone. Enfin, Stanford Live présentera Scott Joplin’s Treemonisha du Volcano Theatre en première mondiale à Palo Alto (Californie) en avril 2020.

Le printemps a été consacré à des ateliers et à des premières mondiales pour trois des projets du Fonds en Alberta. Le Ghost Opera du Old Trout Puppet Workshop de Calgary, en collaboration avec l’Opéra de Calgary et le Centre des arts de Banff, a pris l’affiche à Banff, puis a joué deux semaines à Calgary. En avril, le Catalyst Theatre d’Edmonton a créé The Invisible – Agents of Ungentlemanly Warfare, qui a ensuite tenu l’affiche trois semaines à Calgary. Enfin, le Citadel Theatre a tenu deux semaines d’ateliers pour sa nouvelle comédie musicale Prison Dancer, qui sera créée à Edmonton en 2020–2021.

Le CNA se veut un lieu ouvert, accueillant et accessible à tous. Grâce aux activités et événements gratuits offerts en collaboration avec des organismes locaux, l’équipe des Espaces publics réussit à attirer une plus grande diversité de publics au CNA.

En partenariat avec le Théâtre autochtone, l’équipe a accueilli Adàwàning, un marché d’artisanat de femmes autochtones (15 décembre). Plus de 40 artistes et artisanes métisses, inuites et des Premières Nations ont participé à ce marché d’un jour qui a attiré des milliers de visiteurs. Enfin, grâce à un nouveau partenariat, le SouthAsianFest, plus important rendez-vous culturel sud-asiatique du Canada, a présenté un spectacle au CNA pour la première fois (9-18 août).

Le CNA était par ailleurs ravi de s’associer au Project Give de CBC Ottawa, journée spéciale de radio, de télévision et de prestations musicales pour appuyer la Banque d’alimentation d’Ottawa. L’événement, diffusé toute la journée et une partie de la soirée en direct des Espaces publics du CNA, a permis de recueillir un montant record de 197 845 $.

Éducation – faits saillants

Le 11 mars, le programme Vive la musique et le Théâtre autochtone du CNA, en partenariat avec l’Orchestre symphonique de la Nouvelle-Écosse, le Conseil des arts du Canada et huit partenaires locaux, ont produit l’activité éducative Apiksiktuaqn à l’école secondaire Allison Bernard Memorial d’Eskasoni (Nouvelle-Écosse). Divers ateliers de théâtre et de musique étaient au programme de cette journée placée sous le thème du pardon : techniques instrumentales avec des musiciens de l’Orchestre du CNA et de l’Orchestre symphonique de la Nouvelle-Écosse; direction d’ensemble pour enseignants avec Alexander Shelley; composition avec le compositeur métis Ian Cusson, du programme de résidence Carrefour; et création théâtrale avec Ursula Johnson, artiste d’Eskasoni lauréate d’un Prix Sobey pour les arts. Plus de 200 élèves de six écoles du Cap-Breton ont participé à la journée, où on a pu entendre, en première mondiale, les arrangements de Cusson pour harmonie de la chanson « Forgiveness/Apiksiktuaqn » de l’auteur-compositeur-interprète mohawk Richard Poulette. Les musiciens invités ont aussi pu assister à des ateliers animés par des artistes d’Eskasoni.

Pour ses 50 ans, le CNA a accueilli la toute première édition nord-américaine de BIG BANG, un festival jeunesse unique en son genre consacré à la musique, au son et aux arts. Plus de 8000 parents et enfants ont profité des installations et prestations originales offertes un peu partout dans l’édifice, y compris en coulisse.

Pour l’occasion, Alexander Shelley et l’Orchestre ont présenté le concert Les doigts mobiles, où des jeux d’ombres et de lumière faisaient danser toute une ménagerie de marionnettes et d’objets sur la musique des Oiseaux bleus et sauvages de la Canadienne Jocelyn Morlock. Le concert mettait en vedette la marionnettiste Marcelle Hudon et la flûte solo du CNA Joanna G’froerer.

Les activités de rayonnement et partenariats locaux sont au cœur des tournées de l’Orchestre. Pendant la Tournée européenne du 50e anniversaire, Alexander Shelley et les musiciens de l’Orchestre ont offert 60 activités éducatives dans cinq pays, auxquelles ont participé plus de 3000 personnes. Parmi les moments forts : de nouveaux spectacles jeunesse conçus et animés par des étudiants de l’Université Sorbonne Nouvelle à Paris et interprétés par des ensembles de l’Orchestre du CNA pour des élèves du primaire; des prestations de musiciens de l’Orchestre avec l’Orchestre Catching Cultures et MuziekRoute, deux organismes d’Utrecht qui encouragent le dialogue interculturel; et Sistema Södertälje en concert avec des musiciens de l’Orchestre au Palais royal de Stockholm.

Tout au long de l’année, Siôned Watkins, associée en éducation et artiste-enseignante de Danse CNA, a animé des ateliers de danse dans la région d’Ottawa et fait vivre des expériences uniques à des centaines d’élèves du primaire et du secondaire. Le 2 novembre, elle a dirigé un atelier pour 18 élèves en anglais langue seconde à l’école secondaire Ridgemont. Les 28 et 29 mars, elle a donné six ateliers à l’école publique Elgin Street, aidée de l’artiste de danse et chorégraphe Geoff Dollar. Enfin, en avril, Watkins et la professeure de danse Allison Carrier ont créé une chorégraphie dynamique que 22 élèves de l’école secondaire Earl of March ont présentée en hommage à l’humoriste Rick Mercer lors de la soirée des Prix du Gouverneur général pour les arts du spectacle le 27 avril.

Danse CNA a aussi offert de précieuses occasions de perfectionnement aux artistes de danse sous forme de classes de maître et de rencontres avec des artistes invités. Thé avec une ballerine, avec la célèbre danseuse étoile canadienne Evelyn Hart, a été un moment fort de l’année, qui comprenait aussi les classes de maître de Johanna Faye (Compagnie Wang Ramirez), Meredith Webster (maîtresse de ballet, Alonzo King LINES Ballet), Osnel Delgado (directeur artistique, Malpaso Dance Company), Marina Villanuava (maîtresse de ballet, Les Grands Ballets Canadiens de Montréal) et bien d’autres.

Le Théâtre anglais est depuis longtemps un champion des artistes sourds et a déployé de nombreux efforts pour rendre ses productions plus accessibles aux personnes malentendantes. Le 8 mars, Dawn Jani Birley, artiste-enseignante sourde, a animé un atelier pour des élèves sourds à l’école secondaire Woodroffe d’Ottawa. Jani Birley incarnait Horatio dans l’avant-gardiste production Prince Hamlet du Why Not Theatre présentée par le Théâtre anglais et jouée entièrement en langue des signes et en anglais. Après avoir assisté à la matinée scolaire du 5 mars, les élèves ont eu le plaisir de rencontrer Jani Burley et d’en apprendre plus sur son parcours de comédienne sourde et de militante. Beaucoup de ces élèves étaient des réfugiés récents au Canada et en étaient à leur première visite à vie au théâtre.

Le Théâtre anglais cultive aussi la prochaine génération de leaders des arts. Du 24 septembre au 19 octobre, la directrice artistique Jillian Keiley a mentoré deux talents émergents en direction artistique, Brendan Howlett (Toronto) et Kate Smith (Ottawa), qui l’ont accompagnée et observée au travail pendant quatre semaines.

Au Théâtre français, l’activité éducative de l’année a été le festival BIG BANG des 17 et 18 février. L’équipe a collaboré avec la Musique et de nombreux autres départements du CNA pour concrétiser ce projet.

La programmation a été enrichie de plusieurs activités, dont NOMAD, qui met en contact un groupe d’adolescents ou d’enfants avec un·e artiste invité·e. Des élèves autochtones des écoles secondaires Hadley et Philemon Wright à Gatineau se sont produits au festival après avoir travaillé avec l’artiste métisse multidisciplinaire Moe Clark et le musicien d’origine mexicaine Ahau Marino. En outre, dix jeunes bilingues et dynamiques de 10 à 14 ans ont pu vivre une expérience enrichissante et inoubliable en tant qu’ambassadeurs et représentants du festival BIG BANG. En plus d’accueillir et de guider les membres du public, ces jeunes impressionnants ont aiguisé leurs talents de journalistes en interviewant artistes et visiteurs.

Pour mieux faire apprécier les spectacles du CNA et les arts de la scène en général, l’équipe de l’Expérience numérique produit des balados écoutés partout dans le monde et animés par des membres de la direction artistique du CNA, des experts et des journalistes. Parmi les faits saillants de la saison, mentionnons la série spéciale soulignant le 50e anniversaire de l’Orchestre du CNA, animée en français par l’universitaire et critique musicale réputée Jean-Jacques van Vlasselaer, et en anglais par la personnalité de la radio Eric Friesen; l’entretien de la productrice générale de CNA Présente, Heather Gibson, avec l’auteure-compositrice-interprète de Yellowknife Leela Gilday; l’entrevue de Paul Wells, rédacteur principal au Maclean’s, avec le compositeur Howard Shore à propos de The Forest, œuvre commandée par le CNA; et la conversation de la productrice générale de Danse CNA, Cathy Levy, avec la chorégraphe Peggy Baker au sujet de who we are in the dark, une coproduction du CNA soutenue par le Fonds national de création.

Grâce à l’équipe de l’Expérience numérique, des élèves du Canada et un vaste auditoire ont pu participer à la Tournée européenne du 50e anniversaire du CNA par Internet. En partenariat avec le Royal College of Music et l’Orchestre philharmonique royal, le directeur musical Alexander Shelley et la trompettiste soliste de renom Alison Balsom ont animé ConneXXions 2019. La violoniste Esther Abrami, du Royal College of Music, s’est produite sur scène, tandis qu’Orkidstra (Ottawa) et le Brent District School Band (Londres) ont pu faire connaissance et jouer ensemble en temps réel.